CHRISTOPHE de FIERLANT

Dans le soleil de nos nuits

Acrylique sur toile de lin naturel, 220×150.

Dans le soleil de nos nuits

Dans le soleil de nos nuits
Tu es enfin vraiment toi
Et derrière ton sourire qui luit
C’est ton âme que j’aperçois

Et la mienne s’y reflète aussi
Plongée comme en symbiose
Et tous ces petits instants pris
Sont magiques et grandioses

Dans le soleil de nos nuits
Je suis enfin vraiment moi
Et cette petite musique qui fuit
Calmement nous montre la voie

Et on surfe ensemble sur demain
Cet aujourd’hui apprivoisé
Dont on ne connait pas vraiment la fin
En amour rien n’est jamais assuré

Dans le soleil de nos nuits
Je vois tes yeux scintiller
Et ta peau qui réagit
Au parfum de mes baisers

J’entends ton souffle saccadé
La force de ta concupiscence
Que c’est divin de s’aimer
Quand nos âmes en prennent conscience

Dans le soleil de nos nuits
Je te contemple encore et encore
Impossible de me mettre à l’abri
Ne suis-je pas ton conquistador ?

Et je t’embrasse et je t’embrasse
Des minutes des heures des jours
Pas une seule seconde ne se passe
Sans que je te prouve tout mon amour

Où subsiste encore ton écho

Je n’ai jamais aucun regret
Juste parfois encore
Un petit papillon qui réapparait
Et liquéfie mon corps

Qui illumine mes nuits
M’emmène par monts et par vaux
Sur la pointe des pieds sans bruits
Où subsiste encore ton écho

Parfois sur des photos de voyages
De Livingstone à Moscou
Une onde vibre et se propage
Jusqu’à me mettre à genou

Elle s’insinue loin au-dedans
Et avec un joli tempo
M’emmène comme avant
Où subsiste encore ton écho

Quand j’entends une symphonie
Même inachevée
Une nocturne une gymnopédie
Une sonate parfumée

Surgit alors une petite musique
Au fond de moi comme un cadeau
Qui m’emmène sans historique
Où subsiste encore ton écho

Et au milieu de la tempête
Quand sonne le cor et pleuvent les balles
Quand la vie n’a plus rien d’une fête
Et que la mienne ne vaut plus dix balles

Quand les grosses caisses raisonnent
Tchaïkovsky fait alors taire Prospero
Et m’emmène sans que cela m’étonne
Où subsiste encore ton écho

De temps en temps j’ai des palpitations
En écoutant Brel ou Bashung
En lisant les Illuminations
Ou parcourant les rêves de Jung

Et cette gentille cavalcade rythmée
En rêve par mes doigts sur ta peau
M’emmène sans passer par Morphée
Où subsiste encore ton écho

Où subsiste encore ton écho

Acrylique sur toile de lin naturel, 240×145

Ce que seraient nos nuits

Acrylique sur toile, 120×80

Ce que seraient nos nuits

Parfois j’imagine ce que seraient nos nuits
Ici ou à l’autre bout du monde
Sans freins sans repères sans même un lit
Sans âme connue à dix lieues à la ronde

Parfois j’imagine ce que seraient nos nuits
Si le soleil pouvait les éclairer
Le champagne rafraîchir nos envies
Et l’âtre si de besoin nous réchauffer

Parfois j’imagine ce que seraient nos nuits
Juste enlacés peau contre peau
À deux perdus sous nos songes endormis
Puis voir l’aube liquider nos fardeaux

Parfois j’imagine ce que seraient nos nuits
A se toucher du bout des doigts
Pour apprivoiser nos non et nos oui
Et tout ce que l’on n’imagine pas

Parfois j’imagine ce que seraient nos nuits
Sous des bougies révélatrices
Des musiques roses à l’infini
Puis nous allant de précipices en précipices

Parfois j’imagine ce que seraient nos nuits
A refaire nos mondes mutuels
A relire ce qui a déjà été écrit
A tutoyer le péché originel

Mais demain est demain seul compte aujourd’hui
Peu importe la forme le parfum et le goût
Des vagues que m’apportera la vie
Il y a désormais un rêve entre nous

À l'état sauvage

J’ai laissé tous mes rêves
À l’état sauvage
Dans les dunes sur les plages
Et toi qui te lève

À l’abri des platanes
Du soleil de midi
Sur un hanneton ébloui
Ta peau qui jamais ne fane

J’ai laissé tous mes rêves
À l’état sauvage
Comme un ancestral tatouage
En guise de trêve

Une ondée salvatrice
Pour mes vieux jours
Des petits fours
Pour les soirées castratrices

J’ai laissé tous mes rêves
À l’état sauvage
Perdus dans les marécages
En guise de fève

À retrouver un soir d’été
Un soir d’orage
Une fois tournée la page
Les yeux bien enracinés

J’ai laissé tous mes rêves
À l’état sauvage
Laissé ouvert toutes les pages
Et recueilli la sève

J’ai planté le décor
Arbitré les lumières
Débouché mes artères
Et un Clos Mogador

À l'état sauvage

Acrylique et pastel gras sur toile

Ange ou démon

Acrylique et pastel gras sur toile, 100×100

Ange ou démon

Est-elle ange ou démon
Sous ses airs enjoués
L’aiguille de ses talons
Ses cicatrices voilées
L’autel de son balcon
Où j’aime me reposer ?

Est-elle ange ou démon
Toutes ces nuits sans jour
Dans son habit d’illusion
Sous ses abat-jours
Dans les chutes de tension
Qu’elle dispense avec amour ?

Est-elle ange ou démon
Dans ses scénettes d’avant-guerre
Ses sonates pour violon
Où brillait naguère
Aux quatre saisons
Des fantaisies salutaires ?

Est-elle ange ou démon
Lorsqu’au fond des yeux
Luit sa détermination
Quand elle marche sur des œufs
En pleine violation
De son propre couvre-feu ?

Est-elle ange ou démon ?
Je ne le sais et à dire vrai
Je ne me pose plus la question
Aujourd’hui plus que jamais
J’affronterais tous les démons
Si mon ange réapparaissait

Ici là maintenant

Stop arrête-toi laisse tout tomber
Pose ta personne tes valises tes soucis
Tu n’es pas arrivée par hasard ici
Alors déconnecte et profite de ta réalité

Abandonne ton âme à qui tu veux
Même pour un cours instant
Puis plonge dans ce moment présent
Et offre ton corps à qui le peut

Baigne-toi dans le soleil couchant
Chante du Gainsbourg du Brel du plus récent
Purifie-toi au rhum ou à l’encens
Sois ici là maintenant

Profite de ce que tu ne vois jamais
De ce que tu n’entends et ne touches plus
Vaccine-toi de tous les surplus
Des maux et rancœurs que tu portais

Libère-toi des emmerdeurs et des carcans
Des sentiers trop propres et trop balisés
Des absences qu’on a du mal à digérer
Des plats qu’on n’ose plus choisir au restaurant

Agenouille-toi dans le soleil levant
Dis-toi qu’enfin ce matin tu te repent
Puis profite vraiment de l’instant présent
Juste ici là maintenant

Ici là maintenant

Acrylique sur toile